Après les légalisations observables en Amérique du nord au Canada et certains états américains mais aussi en Europe au Royaume-Uni, Allemagne ou encore les Pays-bas, de plus en plus de pays tolèrent ou rendent légal le cannabis médical. Où en est la France à ce sujet ?
Une expérimentation en cours en France
L’expérimentation du cannabis médical a été inscrite dans une loi pour le financement de notre système de sécurité sociale. Cette expérimentation, retardée par l’avancée de l’épidémie du Covid 19, est désormais en place depuis mars 2021. Toutefois, l’utilisation du cannabis thérapeutique est limitée aux seuls cas prévus par le ministre de la Santé à savoir :
- douleur neuropathique sur laquelle les médicaments classiques ne font pas effet
- épilepsies sévères et résistantes aux médicaments habituels
- symptômes d’oncologie particuliers
- soins palliatifs
- spasticité douloureuse
Pour la plupart des traitements à base de cannabis, ces derniers sont administrés sous forme d’huile ou encore de fleurs séchées pour l’inhalation. Les pharmaciens sont à même, également, de fournir les médicaments à la suite d’une ordonnance d’un médecin. Les professionnels de santé qui participent au programme d’expérimentation sont formés en amont et s’engagent à fournir aux patients toutes les informations nécessaires et attendues. Cette étude produit des résultats qui ont vocation à être utilisés en septembre 2023 pour ensuite décider d’une légalisation définitive ou non. L’enjeu est de taille pour le gouvernement sur la question, pourtant, le cannabis à des fins thérapeutiques a de tout temps été utilisé par les hommes pour leur permettre de lutter contre la douleur.
Les origines de l’utilisation du cannabis dans la médecine
Les traces de l’utilisation médicale et récréative du cannabis remonte à l’Égypte antique où des textes du treizième siècle avant Jésus Christ relatent déjà son utilisation. Des textes chinois et indiens le mentionnent également dans le traitement de nombreuses causes et notamment le traitement de la douleur. C’est surtout Sir William Brooke O’Shaughnessy, médecin britannique au XIXe siècle qui découvre ses propriétés dans le traitement du choléra qui faisait des ravages à l’époque. Depuis lors, ses recherches s’étendent à d’autres maux qui frappent ses compatriotes. Le médecin teste des solutions médicamenteuses pour soulager les rhumatismes, l’hydrophobie ou encore le tétanos.
Son usage a pourtant été peu à peu prohibé au profit d’autres méthodes médicamenteuses plus conventionnelles. C’est en 19464 que le chimiste israélien Raphael Mechoulam isole le THC, principal composé psychoactif du cannabis, et permet de relancer l’intérêt médical de ce produit.
Un point sur le cannabis récréatif
Un rapport parlementaire du 5 mai 2021 suggère un changement de stratégie dans la lutte contre la consommation et le trafic de cannabis grâce à une légalisation réglementée. Cependant le gouvernement reste opposé à une dépénalisation généralisée.
Les Français sondés en mai 2021 par l’IFOP pour Gams (source Grams le blog) sont quant à eux favorable à 51% à une évolution légale. Les Français estimeraient que la politique suivie actuellement de lutte contre la consommation et le trafic de cannabis est un échec.
Le cannabis médicamenteux et récréatif n’a donc pas fini de faire parler de lui. Les expériences du gouvernement ne sont qu’une première phase pour une diffusion plus large et plus contrôlée du cannabis en France. D’autres pays quant à eux, pourtant producteurs durcissent les réglementations pour le cannabis autant à usage récréatif qu’à usage médicamenteux. Nul doute que ce sujet occupera une large place dans l’esprit des Français.